Les diverses causes de la perte du logement antérieur sont aujourd’hui connues. Les facteurs à risques sont la rupture des liens sociaux, les difficultés d’accès au logement, la perte d’emploi ou encore le passé familial difficile, les événements vécus pendant l’enfance comme le placement,… Il est admis que c’est généralement une combinaison de ces facteurs qui conduit à l’exclusion liée au logement : cette dernière est un phénomène multidimensionnel. Mais la hiérarchisation de ces causes, ainsi que le poids des variables structurelles et individuelles dans les processus conduisant certaines personnes à se retrouver sans domicile restent débattus.
Le mode de vie et les conditions de vie des sans-domicile sont analysés soit sous l’angle de la rupture, soit sous l’angle de la continuité avec le reste du monde social : sont abordés les thèmes de la situation des sans-domicile vis-à-vis de l’emploi et de leurs ressources, de leurs relations familiales et amicales, de leur sociabilité, de leur sexualité, de l’apprentissage de la survie, des modes de maintien de soi, des étapes du processus de désocialisation, et de la question de leur mobilité. Les analyses qui se concentrent sur un groupe particulier de personnes sans domicile, comme par exemple en étudiant les sans-domicile les plus désocialisés (les « clochards ») concluent souvent à une homogénéité du mode de vie de ces personnes, en rupture avec la vie sociale « intégrée ». En revanche, d’autres études mettent au jour un continuum de situations (selon les ressources financières et sociales ou encore selon les « étapes de la désocialisation »), insistant sur le fait que la rupture totale avec le monde du travail, la famille ou les institutions est plutôt l’exception que la règle au sein de la population sans domicile.
La connaissance des processus de sortie de la situation de sans-domicile est moins riche mais des études donnent des pistes de réflexion quant aux facteurs de réinsertion (emploi, mobilisation collective, assistance, projets d’avenir, …) et à la nature de cette réinsertion. La « sortie » de la situation de sans-domicile est un processus temporel et discontinu, intégré au cours même de l’expérience de survie de la personne sans domicile. Elle met en jeu l’identité de la personne. C’est pourquoi certains chercheurs insistent sur le fait qu’elle est difficile et que l’insertion est toujours relative alors que pour d’autres, elle est même impossible.
Téléchargement conférence_de_consensus_fiche_12.pdf
Les commentaires récents