Résumé : Le fonctionnement du système de prise en charge des sans-abri se caractérise par une distinction entre les deux secteurs de « l’insertion » et de « l’urgence sociale ». Ces deux secteurs s’opposent tant au niveau de la qualité des services proposés, des durées d’hébergement, qu’au niveau des publics sélectionnés puis accueillis. De cette dualisation découlent des perceptions et des usages variés des services d’aide et d’hébergement par les sans-abri eux-mêmes. Les critiques portent essentiellement sur les conditions d’hygiène déplorables, sur le manque de liberté et d’intimité et sur les problèmes de sécurité des centres d’hébergement d’urgence, et invitent à réfléchir aux phénomènes de non-recours ainsi qu’à l’inadaptation éventuelle des structures qu’ils reflètent. Les effets pervers du système d’assistance conduisent certaines approches sociologiques à la dénonciation du caractère profondément destructeur du système de prise en charge, producteur de l’exclusion qu’il combat, alors que d’autres approches, refusant de considérer le sans-abri comme simple victime, mettent au jour les marges de manœuvre qu’ils leur restent.
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