Structures
excusées :
Tremplin à Caen, le Prépont à Coutances
Structures
représentées :
CHRS Revivre (Caen), CHRS le CAP (Cherbourg), Maison Relais (Colombelles), Foyer Léo Lagrange (Colombelles), Association Pain contre la faim (Colombelles), CHRS la Villa Myriam (St Lo), CHRS Louise Michel (Cherbourg), CAP (Colombelles), IRTS, CEMEA
Au total, environ 40 personnes
Ordre du jour :
- Point sur les journées nationales
- Instances participatives et droits des usagers
- La relation éducateurs/usagers
Point sur les journées nationales :
Nous avons refait un point sur le pré- programme mais surtout parlé de l’atelier proposé par le CAP à Cherbourg, de l’atelier écriture et du film confié au CEMEA.
- Pour les journées de Novembre : Un des chantiers importants qui reste à ouvrir est de constituer les groupes de comparses pour les ateliers du Jeudi. Ces comparses ont un rôle d’observation et de « miroir » sur ce qui se passe pendant l’expérience de co-construction. En fin d’atelier, ils renvoient au groupe ce qu’ils ont observé, ils peuvent poser des questions au groupe sur ce qui a été partagé. A la table ronde qui suit les ateliers, ils peuvent aider à lancer et relancer le débat en rendant compte de questions particulières apparues dans l es ateliers. Il est prévu qu e ces duos de « comparses « soient constitués à parité avec des intervenants sociaux (travailleurs sociaux, étudiants ou bénévoles) et de bénéficiaires.
- Atelier « Est-ce qu’on peut ? ».
Au départ de cette proposition, ce sont l es usagers du CAP qui ont listé différentes situations auxquelles ils sont confrontés pour les transformer en questions
Par exemple : « Est –ce qu’on peut tutoyer un éducateur sans être taxés de copinage ? » ou « Est-ce qu’on risque des représailles si on s’engage trop en tant que représentants des usagers ? »
L’objectif est double : faire une proposition d’animation d’atelier et créer un espace pérenne de débat au travers d’un blog qui devrait exister au-delà des journées de Novembre.
Finalement la discussion a permis d’avancer sur la proposition d’animation :
- Pour rester dans une logique de co-construction : On garde le principe de questionner des situations vécues mais on demande à ce que les questions viennent des deux côtés : intervenants et usagers.
- Pour l’animation : On a recours à la technique du « débat vivant ». Les questions sont transformées en affirmations. L’affirmation est proposée par l’animateur et chaque participant est amené d’aller (physiquement) dans le camp des pour ou celui des contre. Chacun explique ses choix et en fonction des arguments peut changer de camp. On a testé en grandeur réelle dans la Commission, ça marche
-L’atelier- écriture. Deux rencontres ont eu lieu, animées par Yohann. Les participants témoignent de la richesse de cette expérience. Ils ont pu lire des textes à voix haute, écrire, se lire, etc… Tous sont étonnés de ce qui est produit. D’autres rencontres auront lieu à partir de Septembre. Il est très important pour les membres de la Commission que ces textes soient publiés et chantés aux journées de Novembre
-Le film a fait l’objet d’une commande aux CEMEA. Le Conseil Régional a accepté de financer une action dans le cadre du dispositif les ELANS. De Septembre à Janvier, 14 stagiaires vont nous accompagner, nous filmer et réaliser un film de 52mn à l’intention des différents participants.
La aussi, il s’agit d’un travail de co-construction : Des représentants des stagiaires participeront à nos réunions, et nous nous sommes engagés à rencontrer le groupe un Mardi sur deux jusqu’à la réalisation finale.
Instances participatives et droits des usagers
Les usagers du CAP(Cherbourg) avaient demandé de traiter de cette question. A plusieurs reprises, ils ont alerté la Commission sur les difficultés qu’ils rencontrent dans cette structure dans la mise en place de logiques participatives.
Pour ne pas parasiter le débat, Michel propose de poser ce problème dans les instances institutionnelles adéquates.
D’une façon générale, nous avons abordé 4 points :
1. La diversité des formes des instances participatives :
Il y a en fait assez peu de CVS, en revanche, on trouve des collectifs appelés « Réunions d’usagers » ou parfois « Comité de résidents ». Le CVS est une forme plus structurée et donc plus reconnue et légitimée.
2. Quelque soit la nature de ces instances, les usagers disent ne pas rencontrer de problèmes majeurs avec les professionnels mais soulignent qu’il est très important qu’au moins un ou deux éducateurs y soient particulièrement investis. A la Maison Relais, cet investissement partagé aboutit à une séparation des rôles entre délégués et éducateurs pour l’animation du collectif et de la vie sociale. Dans ce cadre, les éducateurs se recentrent sur l’accompagnement individuel et par leur prise de recul aident les délégués à analyser les situations de tension qui se développent parfois.
3. Une question peu évoquée a été posée : Les délégués, quelque soit le lieu ou la nature des instances participatives sont parfois mal perçus par les autres résidents.
En fait deux types de problèmes différents se posent :
-Le fait que les délégués ou les représentants sont soupçonnés d’être des « agents » des professionnels, ou des privilégiés qui « collaborent » plus ou moins avec la direction.
-Le faible investissement d’un grand nombre d’usagers dans les instances collectives
Sur le premier point,
différentes pistes d’évolution ont été évoquées :
-L’importance de préparer les réunions des CVS avec l’ensemble des résidents, l’importance de rendre compte.
-A la Maison Relais, 2 résidents non élus sont systématiquement invités pour participer aux réunions. Du coup ce côté « public » des réunions contribue à lever les soupçons sur le rôle des délégués.
-Il est peut-être important de veiller à ce que le rôle de délégué ou de représentant soit d’une durée plus courte et donc soit partagé par un nombre plus grand de personnes.
Quant- au peu d’investissement des usagers :
La discussion a porté sur 3 points ;
-Chaque initiative, chaque projet collectif suppose de faire un gros travail de mobilisation
Tout ce travail en amont est très important et doit se renouveler à chaque fois.
-Dans la mobilisation autour d’initiatives collectives, les « anciens » ont un rôle très important
Il y en a plusieurs dans la Commission et ils ont un rôle moteur dans tout ce qui se met en place. Leur présence est en soi mobilisatrice pour les « nouveaux ».
-Enfin, nous notons l’intérêt des initiatives inter-institutionnelles : cf ; tournoi de pétanques à Caen, cf :atelier écriture dans la Manche, cf la Commission Dire et Réagir. Des liens se créent avec des personnes en dehors de l’institution et cela permet d’impulser une dynamique qui n’est pas soumise aux difficultés de chacun des collectifs.
4. Sur le sens même et l’intérêt des démarches participatives : Participer OUI mais pourquoi et pourquoi faire ?
Finalement, il y a 2 cas de figures
-Ou on est dans une logique (non démocratique) de mise en conformité avec la loi 2002-2
-Ou on va au-delà de la loi et on réfléchit à des formes démocratiques de prise de parole
Dans ce cas, il est nécessaire, pour ne pas provoquer de désillusions, de clarifier dés le départ le rôle des instances de participation : Consultatif ? Avec obligation de production et de décisions ? etc…
Cela clarifié, il s’agit d’un processus à habiter réellement : Sortir ou faire avec le rapport inégalitaire entre les professionnels et les usagers ne va pas de soi. Et la vraie question pour tous est celle de retrouver le pouvoir d’agir. Implicitement ou explicitement, on attend des usagers qu’ils ne pensent qu’au travail ou au logement à chercher. Le reste serait du luxe…
Là il s’agit de « reprendre ce qu’on est » (Stéphane). « Le pouvoir d’agir, il faut aller le chercher ». « La question est celle de la dignité qu’on retrouve à penser et à agir ».
Il s’agit de retrouver du sens à l’action et à sa vie. Certains membres de la Commission revendiquent le côté politique de la démarche.
La relation éducateurs/usagers
Suite de nos discussions à Cherbourg : Que penser du terme éducateur ?
-Un point de vue majoritaire s’impose : Le terme éducateur n’est pas adapté quand il s’agit d’une intervention auprès d’adultes. « A 25 ans on est éduqué ».
Quel terme utiliser ? Plusieurs propositions : Coordonnateurs de projets, travailleurs sociaux, conseillers, animateurs.
-Du côté des professionnels, on s’accorde à dire que le terme n’est pas adapté mais qu’il correspond à un statut dans les conventions collectives et qu’il ne faut pas l’oublier.
- Au-delà du terme l’important est la façon qu’a le professionnel de se situer :
Une façon qui respecte la personne dans ce qu’elle est.
Finalement, nous constatons que nous avons tous (usagers comme professionnels) du mal à accepter la réalité de départ, à savoir une situation inégalitaire, avec d’un côté une personne qui traverse des difficultés sociales et personnelles et de l’autre des professionnels censés l’ accompagner et l’aider et l’aider.
Commentaires