Commission Dire et Réagir Ensemble
CHERBOURG
La Commission s’est réunie le 13 Mai en présence d’environ 50 personnes des 3 départements.
Les résidents du CAP à Cherbourg ont assuré l’accueil et l’organisation de la journée.
Ordre du jour :
-Point sur l’organisation des journées de Novembre en présence de Yohann (le slameur)
-Rencontre le midi avec Didier Charuel (clown-sultant)
-Poursuite des travaux de la Commission sur la notion de référent et sur le terme utilisé pour nommer les personnes.
Les journées de Novembre
-Sur le sens de ces journées il y a eu un débat et un usager du CAP a résumé l’idée générale :
« On est là pour planter un arbre, nous on est les racines et au fur et à mesure que l’on va rencontrer d’autres personnes il poussera des branches » .
-Yohann a expliqué comment il allait procéder et RV a été pris pour un premier atelier écriture le 3 Juin à la Villa Myriam.
-Chaque groupe a commencé à réfléchir à ce qu’il allait pouvoir proposer les 12 et 13 Novembre. Le CAP à Cherbourg propose un atelier sur le thème « Est-ce que je peux ? ». Cette proposition souligne ou met en débat toutes les situations de dépendance où les usagers sont dans la situation de demander l’autorisation de pouvoir faire quelque chose. La question particulière du libre accès à Internet a été longuement évoquée.
La Villa Myriam propose un outil co-construit avec les usagers pour les différentes démarches.
Yohann (usager à Rhodain) propose de travailler sur des portraits, Christophe (bénévole à Pain contre la faim) et Mathieu (étudiant ES2) vont s’organiser pour l’aider à concrétiser ce projet.
-Le midi, une rencontre avec Didier Charuel a permis de préciser un peu nos attentes. Didier souhaite venir un peu plus tard à un COPIL régional et par ailleurs national pour bien s’imprégner de notre démarche. Il souhaite notamment nous rencontrer sans son habit de clown dans la mesure où il souhaite se situer comme partenaire de l’action et surtout pas comme prestataire. Catherine Etienne (notre autre fil rouge) et lui prennent prochainement contact.
La notion de référent
Les méthodes de désignation du référent sont différentes selon les structures.
A la Villa Myriam, les résidents ont chacun deux référents attitrés selon certains critères comme le nombre d’enfants ou la problématique rencontrée.
A l’ARSA c’est, en général, le travailleur social qui reçoit la personne en entretien qui devient son référent.
Qu’est-ce que l’on doit dire à notre référent ? Nous sommes d’accord pour dire que tout ne doit pas être dit mais les informations importantes sont nécessaires pour un meilleur accompagnement. Une professionnelle dit : « Nous ne savons que ce que la personne voudra bien nous dire, elle est responsable et respectée ».
La confiance : « ce n’est pas toujours facile de donner notre confiance aux travailleurs sociaux ». Un résident de Cherbourg témoigne qu’aujourd’hui il peut tout dire à son référent.
Pour d’autres, la confiance vient petit à petit, elle s’acquiert avec le temps.
L’équipe : le référent n’est pas le seul interlocuteur, les autres membres de l’équipe sont aussi des interlocuteurs. Certains usagers ne souhaitent parler qu’à leur référent et vivent mal le fait qu’il soit obligé de relater les faits importants en équipe.
Les professionnels expliquent que l’équipe est là pour aider le référent à prendre du recul.
Des usagers réagissent :
« Je comprends que l’équipe aide le référent à prendre du recul, mais qui aide l’usager à prendre ce recul ? »
« Le référent a l’équipe derrière lui, mais l’usager lui est seul. Quand il y a un conflit avec le référent, à qui l’usager peut-il en parler ? ». Certains dénoncent un rapport inégalitaire dans le sens où la personne est seule face à une institution. Il y a d’un côté une personne et de l’autre une institution. Qu’est-ce qu’on fait de ça ?
Les usagers se questionnent quant- à ce qui est fait des paroles relatées au référent. Qu’est-ce qui est transmis au reste de l’équipe ? Le référent rapporte à l’équipe des éléments nécessaires à la prise en charge, les éléments donc importants. Mais qu’est-ce qui est important ?
Le changement de référent : à l’ARSA, il doit y avoir une plainte réelle, un conflit avéré.
A la Villa Myriam : la personne doit, si elle souhaite changer de référent pour quelques raisons que ce soit, en parler directement avec son référent.
Les référents peuvent demander à changer de suivi, mais la procédure inverse ne s’est jamais vue au Cap à Cherbourg ou à la Villa Myriam.
A Louise Michel : ce changement ne s’est vu qu’une fois. La relation qui s’était instaurée entre le référent et l’usager rendait nécessaire cette permutation.
Le rapport référent/usager : un résident de l’ARSA témoigne qu’il ne perçoit pas la relation avec son référent comme un échange. Il n’a pas d’impression de partage ni de retour.
C’est un rapport de professionnel qui est là pour accompagner la personne. Il est difficile pour les résidents d’admettre qu’ils doivent se livrer sans que l’interlocuteur n’en fasse de même. Les professionnels soulignent que s’ils ne parlent certes pas de leur vie personnelle, ils se servent en revanche de leur vécu dans leurs accompagnements. La relation professionnel/usager est inégalitaire mais les uns et les autres peuvent être confrontés aux mêmes problèmes.
Le nom de la personne
Usagers ? Bénéficiaires ? Quel nom utiliser ?
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